Adolphe Mignard était surnommé « la goutte » !
La goutte est une eau de vie locale élaborée à partir de cidre (complétement fermenté et donc n’ayant plus de sucre), de marc fermenté ou de fruits (prunes mirabelles…) mis dans des récipients fermés avec du sucre et laissés ainsi plusieurs semaines avant d’être distillés. Disposé dans chaque village, l’alambic permettait aux habitants du village (bouilleurs de cru !) d’apporter ce qu’ils avaient à faire distiller. C’était aussi un lieu de convivialité ou l’on se retrouvait au milieu des vapeurs d’alcool !
A Bellot, l’alambic était à l’origine installé près de l’actuel terrain de jeux, ce qui permettait d’évacuer les rejets « cidrasses » pouvaient directement dans le rû pour le plus grand bonheur des poissons (cabots et vairons). La conduite d’un alambic nécessitait un vrai savoir faire et le feu (bois ou charbon) était d’une importance capitale. « Il faut un feu plat » disait Ariel, mais ce n’était pas si facile !
L’alcool fabriqué à la cidrerie était acheté par l’État (régie des alcools) jusque dans les années 1960. Il y avait des contrôles fréquents aussi bien au cours de la distillation que du stockage en cuve par les inspecteurs des contributions indirectes que l’on appelait les « rats de cave ». L’alcool était rémunéré par l’état (régie des alcools) en fonction de son degré (70 degrés environ). Il était ensuite dénaturé par les services de l’Etat pour le rendre impropre à la consommation et revendu par la pour la pharmacie, les cosmétiques ou l’alcool à brûler.
Les deux alambics ambulants de la cidrerie, conduits par Mr Defrance (de Doucy – Bellot) et Abel Nourry du Fourcheret (Villeneuve-sur-Bellot) leur ont été revendus afin qu’ils les exploitent eux-mêmes. Plus tard, Gilbert Nourry a pris la suite de son père et son alambic est actuellement exposé au Musée départemental de la Seine-et-Marne à Saint-Cyr-sur-Morin, créé à l’initiative du président du Conseil Général de l’époque, Jacques Larché.
Commentaire de Serge Mignard.