Depuis l’origine, les rejets de la cidrerie allaient directement dans le petit Morin par un fossé qui traversait une prairie après être passés par un bassin de décantation. Il s’agissait de « cidrasses » de distillation, d’eau de nettoyage des cuves, filtres et centrifugeuses, de lessive ayant servi au nettoyage des bouteilles et d’une façon générale toutes les eaux de nettoyage de l’usine. Cette situation ne pouvait pas perdurer.
Dans les années 80, à la suite de contrôles par les services départementaux, la cidrerie est mise dans l’obligation de traiter ses rejets. Le choix se porte sur le procédé de « lagunage aéré », qui suppose de disposer d’un grand terrain pour installer trois bassins plusieurs milliers de m3. Dans le premier, le plus vaste, sont installées 2 énormes turbines qui brassent l’eau de façon intermittente, afin de l’aérer et permettre aux bactéries « aérobies » de se développer pour provoquer une première décantation de boues. Le trop plein s’écoule ensuite dans un second puis un troisième basin, avant que l’eau épurée ne s’écoule dans le Petit Morin. L’équipement, correspond au traitement des eaux usées d’une ville de 15.000 habitants, a été réalisé avec le concours technique et financier du « bassin Seine Normandie », lequel percevait des redevances calculées en fonction du rendement.
Ce procédé nécessitait une surveillance quotidienne et des contrôles réguliers étaient effectués par les services spécialisés du département qui en profitaient pour vérifier le bon fonctionnement de la station d’épuration de Bellot. Après quelques années la station a été habitée par des canards, un ou deux hérons et des poissons dans le dernier bassin (mais personne ne sait qui les a introduits).
Commentaire de Serge Mignard.